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Entre contes et légendes
Crédits photos : Thierry Sidhoum
La flipote
Les noms de certains lieux dits nous paraissent mystérieux. Bien souvent, ils font référence à un fait historique ou une légende. Tel est le cas de la Croix Rouge, qui nous rappelle l’existence de la Flipote, sorcière locale à la triste destinée.
La chasse aux sorcières et sorciers en Lorraine aux XVIème et XVIIème siècles a fait environ 2 200 victimes dont 70 % de femmes. Parmi elles, la Flipote !
Le 16 février 1489, les Lorrains (dépendants du duc de Lorraine et basés à Prény) s’emparent de la place forte d’Ancy, malgré la bravoure de son plus vaillant défenseur, Lemal Perrin, fiancé à une très belle jeune fille du village : Marie Flipote.
Fables de La Fontaine, illustrations Grandville
Gravure extraite du tome 3
A cause de sa bravoure, Lemal Perrin fut pendu, sous les yeux de sa fiancée, par ordre du duc de Lorraine René II. Le même jour, les lansquenets (fantassins germaniques servant en France comme mercenaires aux XVème et XVIème siècles), pillaient le village et prirent toute la fortune de Marie Flipote, mettant le feu à sa cabane, où furent brûlés vifs ses père et mère.
Elle demeura alors dans une piteuse cabane du bois des Genettes, près de la Pierre qui sent le vinaigre. On dit, encore aujourd’hui, qu’en y approchant son nez, par les nuits sans lune, on sent l’odeur de l’huile et du vinaigre, imprégnés dans la pierre. Ces ingrédients étaient les essences de base de la sorcière.
Bien que peu âgée, elle semblait moult vieille, car abîmée par le malheur. Elle allait par monts et par vaux chercher les plantes médicinales, qu’elle apportait, en la ville de Metz, aux marchands de thériaque. Elle savait aussi composer des breuvages pour rebouter la santé des pauvres. Pour ces causes, bien des gens avaient deviné que la Flipote était une sorcière. Elle fréquentait les secrètes assemblées qui se tenaient dans les futaies du Mont Saint-Quentin, aux torchis de Woippy.
Elle voulut être mère et, en l’absence de mari, elle alla chercher des œufs de coucou, en compagnie d’un beau jeune homme et les couva dans son giron. Ayant accompli sa gésine, elle mit au monde une fille prénommée Claudette.
Un jour, mort d’homme lui fut imputée. Gens d’armes et manants ratissèrent la forêt.
Ils trouvèrent son corps dans la mare au Diable, où elle s’était noyée, en voulant cueillir les herbes magiques. Ses restes furent brûlés dans un champ, au carrefour du château-fort, en présence de tous les habitants.
Le lieu du bûcher est depuis appelé « Croix Rouge ».
Source : A mort, la sorcière ! – Sorcellerie et répression en Lorraine XVIe-XVIIe siècles de Jacques Roehrig
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